Pages

Wednesday, September 9, 2020

Un marché anti-gaspillage tous les samedis à Orléans : des produits destinés à être jetés sont distribués gratuitement - Orléans (45000) - La République du Centre

sendirisolo.blogspot.com

C'est quoi un marché anti-gaspillage ? 

Depuis 2019, un marché anti-gaspillage alimentaire est organisé chaque samedi par des bénévoles. À leur demande, dans cet article, nous ne mettrons ni le lieu et l’horaire. "C’est un marché illégal, on ne veut pas de problèmes", justifient-ils. C’est une adresse que l’on se refile en douce, d’amis en amis, ou qui se trouve par les réseaux sociaux, notamment une page Facebook.

Pourtant, ils ne font rien de mal. Bien au contraire, même, aurait-on envie de dire. 
L’idée est née d’un groupe de jeunes qui n’avaient plus l’esprit tranquille devant la quantité phénoménale d’aliments jetés chaque semaine, et ont voulu agir à leur niveau. Ils ont commencé à récuperer, lors des fins de marché, les invendus, avec l’accord des commerçants. Des fruits et légumes talés, abimés, impossibles à vendre, et qui finissaient à la poubelle.

Au début, les commerçants nous regardaient de travers, mais maintenant, ils nous mettent des denrées de côté

Chaque semaine, lors de ces marchés anti-gaspi, ils distribuent gratuitement ces produits, à tous ceux qui apportent leurs contenants. Les cagettes, cartons, débordant de produits posés à même le sol. En ce samedi 5 septembre, tomates, concombres, raisins, abricots, betteraves font foison, des bouteilles de lait aussi dont la date est dépassée, mais qui sont encore consommables sans risque.

"Au début, les commerçants nous regardaient de travers, mais maintenant, ils nous mettent des denrées de côté. Des associations nous donnent des produits, comme c’est le cas pour le lait. On fait aussi du glanage dans les champs avec l’accord des agriculteurs, certains nous apportent aussi le surplus de leur jardin. On prévient les gens que les produits ne sont pas en bon état, mais on peut tout à fait les cuisiner", précise cette militante écolo qui ne veut pas donner son prénom. 

Que faire des restes de pain, de légumes... Suivez le guide pour ne plus jeter d'aliments (et d'argent) à la poubelle

Quel est le statut de cette action ?

La Rep’ avait rencontré les initiateurs de cette action cet hiver. Ils nous avaient demandé d’attendre quelques semaines avant une publication car ils s’interrogeaient sur une formalisation de l’action en créant une association, puis est venu le confinement. Ils n’ont toujours pas pris de décision.

Les produits sont collectés en fin de marché, sont glanés dans les champs, ou auprès de différentes associations, commerçants.

Est-ce illégal ?

Aucun échange monétaire n’est fait. Selon Les Gars’pilleurs, un mouvement similaire lyonnais, "vous ne craignez rien si les poubelles sont sur la voie publique, en revanche la violation de propriété privée est un délit.
La distribution de denrées périmées (bien que comestible) est interdite".

Pourquoi les bénévoles s'impliquent-ils dans cette action ?

Camille (le prénom a été changé à sa demande) dit avoir adhéré à l’initiative à la fois pour des "raisons économiques et idéologiques, cela diffuse la volonté de lutter contre le gaspillage car 30 % de la production alimentaire est détruite. C’est satisfaisant de réussir cela, mais c’est une fourmi dans la tâche à accomplir, et ce serait bien que des initiatives comme celle-ci se créent dans l’agglo. Même si on connait le problème, chaque semaine, c'est impressionnant de voir les quantités qu'on récupère".

Le problème n'est pas la nourriture, c'est l'accès à la nourriture. On ne peut pas dissocier le social, l'économique et l'écologique. Ensemble, on peut changer les choses

Alexis (Investie dans la lutte contre la gaspillage alimentaire)

Alexis est investie depuis plusieurs annnées dans la lutte contre le gaspillage alimentaire : "Je suis Américaine, il y a là-bas des efforts anti-gaspillage, je faisais partie d'une structure à Chicago. Quand je suis arrivée à Orléans, j'ai participé à des manifestations pour le climat, à du jardinage collectif, c'est comme cela que j'ai connu l'initiative, j'y participe depuis un an et demi. J'ai des idées, de l'énergie. Je viens toutes les semaines et mes enfants m'accompagnent, ils sont totalement conscients de cette aberration. Le problème n'est pas la nourriture, c'est l'accès à la nourriture. On ne peut pas dissocier le social, l'économique et l'écologique. Ensemble, on peut changer les choses", justifie-t-elle.

Certains bénévoles, comme Laurène passent même du temps en dehors du marché pour transformer les produits. Ce samedi, elle proposait des confitures faites maison : "À un moment, nous avons eu beaucoup de pêches, il en restait deux ou trois cagettes à la fin du marché, donc j'ai passé le week-end à faire des confitures et on les propose aux gens. Ils rapportent les pots". 

Pourquoi les consommateurs viennent-ils s'approvisionner sur ce marché ?

Avant même le début de la distribution, une dizaine de personnes patientent avec leurs cabas. Rim, jeune brune, vient pour la première fois : "Je suis étudiante, alors cela va m’aider sur le plan économique." Les fins de mois « justes à la retraite » poussent aussi Catherine, à venir.

Juste devant, Isabelle patiente : "J’ai découvert par une ancienne collègue. En général, je viens toutes les semaines. Faut voir ce qui échappe au gaspillage, c’est effarant. C’est un endroit très sympa, il y a une bonne entente, j’ai aussi fait des rencontres. Je trouve qu’au fil des semaines, il y a de plus en plus de monde. Avant le virus, chacun se servait, maintenant ce sont les bénévoles qui donnent ce que l’on veut. Cela permet de mieux répartir pour chacun, c’est plus équitable. Je récupère aussi des produits d’une association à Gidy et je les donne ici."

Mickaël, jeune père de famille, a découvert le marché par les réseaux sociaux, dans l’été. "Nous sommes portés sur l’écologie, le zéro déchet. Quand on a découvert cela, on s’est dit que c’était l’occasion de participer pour limiter le gaspillage, même si les produits sont abimés, on peut les transformer. Je prends un peu seulement, pour laisser aux gens qui n’ont pas trop les moyens, et je privilégie les producteurs locaux au marché." Sa mère, Sophie, présente aussi ce samedi, a pris un peu pour elle, mais aussi pour des membres de la fmaille a la situation économique compliquée depuis le Covid.

Cindy Roudier-Valaud




September 10, 2020 at 11:00AM
https://ift.tt/3bIVVur

Un marché anti-gaspillage tous les samedis à Orléans : des produits destinés à être jetés sont distribués gratuitement - Orléans (45000) - La République du Centre

https://ift.tt/3fWhGrS
gaspillage

No comments:

Post a Comment